Pour notre deuxième volontariat, on voulait trouver quelque chose en lien avec la protection de l’environnement. Jackpot sur Workaway, nous trouvons l’expérience parfaite: venir en aide à une association travaillant sur le thème de la gestion des déchets et du recyclage, sujet de prédilection de Julia en prime, quoi rêver de mieux !

Après notre mauvaise expérience de vol de sac nous nous remettons donc en selle pour nous rendre au Nord dans la région de Uraba, dans la ville de Carepa. A vrai dire avant de partir nous ne sommes pas rassurés étant donné que cette région est classée « orange » en terme de risque par l’ambassade française, du fait de sa localisation proche de la frontière avec le Panama, qui la rend propice à de nombreux trafics. Mais crainte vite oubliée, nos hôtes nous confirment que oui, il y a bien des cartels en place dans la région liés au trafic de cocaïne notamment, mais qu’en aucun cas deux petits touristes comme nous ne les intéresseraient, tout va bien donc 😉

Nous retrouvons donc Victoria et Felipe à la station de bus de Carepa, couple de jeunes colombiens ayant étudié à Medellin qui ont décidé de tout lâcher pour retourner dans la ville natale de Victoria pour – comme beaucoup de notre génération – trouver du sens dans ce qu’il font et se sentir utiles sur cette Terre. Le principe de leur entreprise est simple: aucune gestion du tri n’étant assuré à Carepa aujourd’hui, ils ont monté un réseau dans la communauté pour collecter les déchets recyclables en faisant du porte à porte et ainsi les revendre aux entreprises intéressées par ces déchets. En échange de ces poubelles récupérées, Victoria et Felipe proposent aux enfants et aux plus grands des cours d’anglais, de yoga ou toute autre activité qui pourrait « semer des graines dans leur cœur », comme nous explique si bien Victoria. Échanger des déchets contre du savoir et des moments d’ouverture au monde; en voilà un beau concept 360°, bien loin de nos paradigmes capitalistes habituels.

Victoria et Felipe sont également en contact avec les associations de producteurs de banane, premier secteur de la région, afin de les sensibiliser à la gestion des déchets et les pousser à améliorer leurs process de production. On apprend que la majorité de ces bananes sont envoyées par containers en Europe (après un passage dans un bain de conservateurs pour supporter les 3 semaines de bateau, miam) et que du fait de notre réglementation chaque régime de banane doit être enveloppé dans un sac plastique bleu pour les « protéger » des tonnes de pesticides largués par les espèces de Canadairs chaque jour sur les champs, forcément ça en fait des montagnes de plastique, et tout ça pour des bananes certifiées Fair Trade label…no comment.

Pendant notre séjour à Carepa, nous aidons Victoria et Felipe en assurant les tours de collecte de tri dans la ville, nous les aidons à faire les cours d’anglais et de yoga et nous participons à l’agrandissement de leur bodega, leur projet a le vent en poupe et plaît beaucoup aux « gros » partenaires friands de pouvoir financer ce type de projet et le faire savoir sur les réseaux, greenwashing surement? Tant pis, tant que l’argent tombe réellement dans les poches de l’association.

Victoria et Felipe, du haut de leur 24 et 26 ans portent à deux ce projet inspirant et impactant, il faut beaucoup de courage pour faire le virage qu’ils ont choisi dans leur vie. Si seulement tout le monde faisait un dixième de ce qu’ils font, notre monde aurait fière allure. Nous garderons cette expérience inoubliable dans notre cœur et nous sommes sûrs qu’elle nous inspirera pour la suite de notre aventure 😉