Bon avant de commencer la liste des gestes à adopter quand on part en voyage et s’épargner les insultes écocides: oui on sait que voyager en prenant l’avion n’est pas écolo par définition et qu’essayer de se racheter une conscience en adoptant quelques gestes responsables ne compense pas l’émission carbone émise par notre ami ailé. Passée cette précision, on s’est dit que cette petite liste pouvait tout de même nous servir de piqûre de rappel pour nos prochains voyages et servir à tout autre bourlingueur branché éco-tourisme.

1/ Commençons par le geste le plus récurrent et d’apparence anodin lors d’un voyage loin de notre cher robinet : l’achat quasi quotidien de bouteilles en plastique pour sustenter notre soif – rappelons quand même qu’un être humain peut mourir de soif en 72 heures, perso on a tenté 5h en plein cagnard, on ne nous y prendra plus, parole de scoot volé. On ne va pas se mentir, c’est sport de s’y tenir, mais avec quelques astuces il est tout à fait possible de vivre – presque – sans bouteille plastique, même dans les pays où l’eau n’est pas potable. Pour cela il est absolument indispensable de voyager avec au moins une gourde par personne; le mieux est d’en avoir une thermos et l’autre non pour garder les températures ou au contraire avoir un refroidissement rapide. Dans les villes c’est plutôt facile de demander aux restaurants ou hostels de les remplir. Pendant les treks le mieux est de se munir de pastilles purifiantes dans le cas où les seules sources d’eau sont les ruisseaux ou lacs de montagnes. Enfin, technique imparable que ce soit en ville ou en montagne, trouver ou se munir d’un réchaud et se faire des litres de thé reste aussi une bonne méthode.

C’était vraiment un challenge qu’on voulait tenir et on est arrivé à 13 bouteilles en 6 mois et demi. Si on fait un calcul rapide en considérant qu’on aurait utilisé à peu près 2 bouteilles par jour on arrive à près de 400 bouteilles sur notre voyage. Soyons pessimistes et disons qu’on a surement réussi quand même à en éviter 200 au moins, un joli petit lopin de terre sur le continent plastique quoi.

2/ Secundo, la nourriture, aspect tout aussi quotidien du voyage vu qu’on s’est pas encore mis au jeûne. L’idéal – et honnêtement on l’a pas toujours fait – est de s’efforcer à manger local. Ça peut paraître logique pour certains mais c’est vrai qu’après des mois d’empanadas, un bon vieux fromage de brebis importé d’on ne sait où est très tentant… dur dur d’être français à l’étranger, pour nous qui accordons tant d’importance à la gastronomie mais bon on veut voyager et s’en aller découvrir le monde, alors en avant pour un bon completo et une grande sopa de pollo amigo. Via la nourriture on peut aussi pas mal faire attention aux emballages, et là encore ca fait mal au cœur de voir comment les pays en développement sont atteints par tout ce que l’on ne veut plus voir chez nous. Dans la plupart des pays où nous serons allés on a vu et gouté des fruits de fou à des prix dérisoires et pourtant ce qui se vend le plus comme boissons ca n’est qu’une collection infinie de sodas fluos – très souvent estampillées Coca Cola Company – dans la rue, dans les bus et partout. Idem pour les snacks, les échoppes et vendeurs ambulants ne sont quasiment chargés que de chips, barres chocolatées sur-emballées en tout genre et bonbons en emballages uniques, et finalement assez peu de fruits ou pâtisseries maison par exemple.

3/ Toujours coté plastique, un réflexe qu’il est bon d’avoir en toute circonstance même hors voyage : refuser au maximum les sacs plastiques lors des achats. Et on en aura claqué des « no necessitamos bolsa gracias ». Disons que les pays qu’on a visités sont un peu en retard sur la politique du sac plastique dans les magasins et que réussir à stopper le geste quasi automatique des caissiers est un vrai exercice de rapidité. Rajoutez à cela un petit « para protectar Pachamama » et le tour est joué!

4/ Vous avez du le voir sur nos photos, voyager longtemps avec un sac sur le dos oblige à vivre avec moins, vraiment beaucoup moins de tout et notamment d’habits. C’est d’ailleurs fou de s’apercevoir que dans les faits, vivre avec 4 t-shirts serait techniquement faisable… C’est d’ailleurs en rentrant et en ressortant les fringues d’avant le voyage qu’on se demande si c’est bien nécessaire d’avoir autant de trucs, mais bon, là on est malheureusement conditionné beaucoup par notre contexte capitalo-fashion qui moque celui qui tourne sur 2 jeans et 4 T-shirts, espérons que ca fait parti des sales habitudes auxquelles on arrivera à tordre le cou si on veut aller dans le bon sens. Et pour arriver à tenir sans trop se racheter de fringues, il est indispensable de se munir d’un kit de couture (et d’une couturière ^^), carrément utile pour rapiécer tout ce qui peut l’être sans remplacer, tout en gardant un style hors norme.