5/ Impossible évidemment d’évoquer tout ca sans parler des transports, c’est même le nerf de la guerre et le début du débat : encore voyager ou pas à notre époque ? Le 1ersujet c’est l’avion bien sur, car pour visiter un autre continent, l’option bateau ne demande pas la même organisation ! C’est d’ailleurs un sujet qui nous a travaillé pas mal pendant le voyage et continuera surement après il faut l’avouer – notre maison brûle et nous on vole par dessus. Le fait d’ajouter le petit viron familial Polynésie française à la fin a bien salé la note CO2 en plus, on a donc décidé de « compenser » les émissions de nos vols sur tout le voyage. « Compenser » nous paraît un peu absurde comme terme sachant qu’il vaut bien sur mieux de ne pas émettre en premier lieu car les arbres qu’on va planter ne seront efficace que dans un bon moment bien sur mais ca nous paraît une bonne démarche pour plusieurs raisons :

  • Déjà on est humain et ca aide en partie à déculpabiliser un peu il faut être honnête
  • Ca permet aussi de dé-banaliser un peu le fait de parcourir une telle distance en si peu de temps et de nos jours à des prix parfois dérisoires, donc là au moins nos vols nous coutent plus cher et ca nous servira à réfléchir à 2 fois avant d’aller loin sur un coup de tête. On compte continuer à faire ca systématiquement maintenant à l’avenir
  • C’est une bonne occasion d’aider des associations œuvrant contre le réchauffement climatique. Dans notre cas on a calculé nous mêmes les émissions et pour ca les sites foisonnent (cf calculateur my climate par exemple), de la même manière on a croisé différentes sources pour trouver un prix moyen de compensation de la tonne de CO2 et on va choisir une asso dont les projets compensent les émissions, le plus classique étant la plantation d’arbres

Ensuite se pose la question du transport en local. Une fois sur le continent choisi on a au maximum opté pour des déplacements en bus, en stop, à vélo ou même à pied et éviter dès que l’alternative existe les vols internes. C’est pareil, bien sur c’est faisable sur de longs voyages, il paraît plus dur de se motiver à faire 36h de bus quand on visite un pays sur 2 semaines mais bon, c’est aussi l’occasion de se taper des bonnes tranches de vie (quand on se fait pas délester des valeurs), de lire, de regarder le paysage et finalement ca fait partie intégrante du voyage !

6/ Coté activités, les occasions de faire les choses bien ne manquent pas. Déjà, pour les voyages long (mais franchement faisable dès 2-3 semaines sur des temps courts) on revient totalement fan et convaincu par le principe de proposer son aide à des associations locales traitant de sujets sociaux et/ou environnementaux. Les avantages à cela sont multiples, cela permet d’entrer en contact avec les gens du coin, les « vrais », et pas ceux que tu croises sur les chemins tracés pour les touristes, et de cette façon tu peux discuter avec eux de leur façon de vivre, des problèmes locaux, de politique etc ! Ça peut aussi être l’occasion de se rendre dans des zones hors des sentiers battus qui n’auraient jamais été cités dans le Lonely, comme lors de notre passage dans la région de Uraba (lien) ou même donner des opportunités qu’on n’aurait jamais trouvées via les agences de voyage, comme ce qu’on a pu faire via les associations de Polynésie. C’est très pratico-pratique mais sur un long voyage ça permet aussi d’alléger temporairement le budget et le rythme.

Un geste qui s’avère plutôt ludique et qui a en plus un effet « bonne conscience » immédiat: ramasser les déchets qu’on trouve pendant les treks en montagne ou sous l’eau pendant les baignades, c’est pas grand chose mais on a eu le plaisir de voir pas mal de gens faire ça et si à chaque fois on en ressort 1 ou 2 sacs poubelle c’est pas rien.

Un autre point qui peut paraître plus difficile pour certain (Et Instagram est pas du genre à apaiser le phénomène), easy au possible pour d’autres : ne pas se rendre sur les sites menacés par le tourisme de masse, #MacchuPichu #SexyLama #RegardezMoi #LAngleEstParfaitOnDiraitQueJeSuisToutSeulEtBeau. Alors oui ça peut paraître complètement insensé d’avoir fait tant de kilomètres pour ne finalement pas aller voir les lieux mythiques mais en fait, pas tant que ça. Nous sommes arrivés à un niveau de nombre de touristes tel que – surtout quand tu es dans un long voyage- le côté mouton de Panurge devient vite gerbant (terme qui convenait le mieux, ndlr). Pour notre part on aura passé un voyage de fou tout en laissant de coté les Torres del Paine, le Macchu Pichu, l’Ile de Pâques, les Galápagos et promis on en est pas mort ! Et pour aller plus loin on est même très content de pas avoir fait partie des nombreux touristes qui abiment ces lieux dont la plupart sortent déjà régulièrement dans les classements des sites naturels en danger. Ajoutez à cela le fait que ces poules aux œufs d’or font à coup sur un trou dans le budget du voyage et sont en général toujours « variantables » par quelque chose de proche, plus sauvage et moins abimé !

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7/ Voyager c’est aussi ramener des cadeaux et des souvenirs bien sur. Sur ce point, On est d’accord que c’est très tentant de ramener le petit souvenir de voyage trouvé dans les marchés locaux. Oui, mais à condition qu’ils soient vraiment locaux. Malheureusement quand tu prends le temps de regarder l’étiquette, même sur ton poncho en alpaga déniché au fin fond de la steppe bolivienne, tu verras bien souvent la discrète étiquette MADE IN CHINA…y’a pas a dire ils sont forts ces chinois. Et c’est affreux mais si t’enlèves ça, les trucs sur-emballés et les choses importables (on pense notamment à la panoplie complète des pulls en lamas tricotés main qui passent éventuellement à la soirée pull moche de fin d’année), ça devient plus technique de trouver des souvenirs sympas, pas trop encombrants, qui se conservent mais ça rend la chasse aussi beaucoup plus marrante !

Enfin quand on voyage de cette façon on a du temps, beaucoup de temps. C’est donc l’occasion de lire, et pas seulement le Closer local (ça nous fait une belle jambe de savoir que la star de série B péruvienne a des penchants bizarres et aime les jeunes lamas). Voyager responsable pour nous cela a été aussi prendre le temps de lire des livres en lien avec l’histoire du pays, son économie, sa culture, afin de comprendre la situation actuelle que tu vois à l’instant T de ton passage dans le pays en question et aussi lire des livres sur l’état de notre planète (et angoisser grave ^^). On conseille d’ailleurs vivement le livre de Aurélien Barreau, le plus grand défi de l’histoire de l’humanité, « Il est temps de regarder en face l’agonie de notre monde et d’être un peu sérieux », ouais bon en terme d’optimisme sur la vie tout ça, on repassera mais il est court, assez concis et sans être prosélyte, c’est selon nous le niveau minimum de connaissance sur la situation actuelle que tout le monde à partir de l’âge de lire devrait avoir en tête, rien que ça.

Voilà, rien de bien original par rapport à ce qu’on sait déjà grâce à notre flot ininterrompu d’article écolo sur Facebook ou autre mais les adopter réellement et durablement en voyage est une autre paire de manche.

Pour conclure tout ce blabla, on vous dira que voyager n’est pas écolo, mais le voyage c’est un faiseur d’écolo en puissance. Pourquoi? Car quand tu pars en voyage, tu veux découvrir le monde et les beautés qu’il recèle, tant en terme de faune, de flore que de culture et dépaysement. Alors quand tu découvres que le lieu dont tu as rêvé est complètement pourri par les déchets et la pollution, il se passe inévitablement quelque chose en toi, une envie de hurler d’abord et de taper un branleur israélien (oui bon OK en revenant d’un trip en AmLat on est toujours un peu remonté contre les israéliens en post service militaire) c’est vrai, puis une prise de conscience de l’état de notre planète, de ce qu’on lui fait endurer, et de tout le travail qu’il y a à accomplir pour réparer tout ça.

Si vous vérifiez les gestes cités plus haut sont absolument tous applicables dans notre vie de tous les jours, même lorsqu’on ne voyage pas et ça va faire partie de nos ambitions au retour, de faire le max pour s’y tenir, en espérant que si on s’y met presque tous on va y arriver. Le voyage long aura pour nous été l’occasion d’encrer ces habitudes dans notre quotidien, car c’est vrai qu’il est plus facile de faire attention à tout ça quand on a rien d’autre à faire que d’y penser, mais vous savez ce qu’on dit, 30 jours suffisent pour encrer une habitude dans sa vie, alors vas-y bro, tente le coup, on va bien rigoler.